Pour la fin de la double peine des orphelins, veuves et divorcées en France, au Congo… et dans le monde!

Dimanche soir, je suis chez une amie, je regarde la TV, il est question d’une femme qui vient de se séparer de son conjoint et qui faute de logement doit se loger dans un camping avec ses deux enfants en bas âge, elle est enceinte en plus.

Pour moi, c’est ce que Eliette Abécassis et Caroline Bongrand ont qualifié de « double peine » en parlant de la situation de certaines femmes qui se séparent de leurs conjoints dans le « corset invisible » (Albin Michel, 2007).

J’imagine un peu son quotidien, elle a dû partir en catastrophe, n’emportant que le minimum vital. Dans certains cas, le conjoint est violent, donc la femme doit choisir entre sa vie, celle de ses enfants et le confort matériel. Evidemment, elle part en catastrophe, avec ce qu’elle peut sauver c’est-à-dire sa vie et celle de ses enfants. La loi prévoit en France de faire une déclaration à la police, sésame qui permettra ensuite à la femme de justifier de sa situation auprès des services administratifs.

Commence alors le parcours du combattant pour trouver un autre logement, l’assistante sociale, en lui remettant un dossier de 15 pages lui dira que la liste est longue, pour l’aide financière, la commission se réunit tous les mois et que la dernière réunion avait eu lieu la veille de sa demande, comme par hasard…

La mère de famille, enceinte échoue donc dans un logement de fortune, sans argent, souvent seule, devant faire preuve d’une force physique et psychologique incroyable pour inscrire les enfants dans la nouvelle école, leur expliquer le brutal changement, vivoter,  se poser des questions… se remettre en cause, chercher des solutions… déprimer… se relever… tomber… se relever… dans l’indifférence totale.

Pendant ce temps, l’ex-conjoint est lui resté dans le domicile avec tout le matériel acquis par le couple en attendant le jugement… qui intervient généralement dans les 6 mois.

En attendant, elle doit subvenir, seule,  aux besoins de ses enfants, réunir les preuves pour expliquer son départ en catastrophe, pour justifier quand il y a lieu la violence du mari, payer l’avocat, relancer l’assistante sociale, s’équiper… vivre quoi… en se disant que « demain sera un autre jour »!

Nous sommes en France, en 2012, un pays riche malgré la crise!

En fait cette précarité que vivent certaines femmes lors de situation de séparation me fait penser à la double peine des veuves, divorcées au Congo. Au nom d’une loi non écrite, d’une coutume, d’une tradition, le deuil et la douleur de la veuve et des orphelins ne sont  pas respectés.

Dans certaines familles, il est arrivé que les parents se disputent les biens d’un individu alors qu’il est hospitalisé car sa famille élargie le croit déjà mort, imaginez un peu la grande surprise lorsque celui-ci sort de l’hôpital…

Dans le Congo de 2012, les veuves, les orphelins et les divorcés vivent encore la double peine. Une femme qui se sépare de son mari doit quitter le domicile conjugal sans indemnités, pension, etc. avec ses enfants.

Une femme qui perd son mari doit s’engager dans une bataille pour garder le domicile conjugal ou doit quitter celui-ci avec ses enfants…

On demande ensuite aux orphélins traumatisés de faire comme si de rien n’était et de continuer à entretenir une relation fraternelle avec leurs bourreaux par risques de sorcellerie. « A l’impossible nul n’est tenu » mais on demande l’impossible aux orphelins congolais.

C’est la double peine des divorcées, veuves et orphelins dans beaucoup de pays!

En France, la loi existe mais les délais peuvent être longs. Au Congo par contre, les femmes ne sont pas sensibilisées sur leurs droits. Même si les organismes comme l’association des femmes juristes ouvrent sur le terrain!

5 réflexions sur “Pour la fin de la double peine des orphelins, veuves et divorcées en France, au Congo… et dans le monde!

  1. Certes il y a des avancées significatives en Occident, les Suffragetes Anglaises ayant ouvert la voix.. mais la violence conjugale, le harcèlement sexuel et surtout moral aux couleurs sexistes au travail sont toujours d’actualité.. Dans les pays du tiers-monde, comme le Congo il y a encore du travail à faire… Un état de droit ne signifie pas automatiquement qu’il protège les droits humains.. il faut des campagnes de sensibilisation via des ONG comme l’Association des Femmes Juristes pour plus d’information!!!

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