Hommage à l’étudiante lcha Belgina, morte décapitée le 4 mars à Brazzaville… Au Congo, vivre reste un impératif…

Une pensée pour cette étudiante Icha et pour les autre personnes qui ont trouvé la mort ce matin là…Témoin de scènes surréalistes lors de mon séjour au Congo, cette journée du 4 mars 2012 m’a ouvert concernant le manque d’organisation et de communication du gouvernement envers la population. J’ai donc commencé à lister certaines propositions qui me semblent urgente pour le bien ëtre de tout le Congo.

 

Mercedi matin, jour de mon retour en France, je rencontre Déborah au salon de coiffure. Elle a décrété que désormais il fallait sortir le ventre plein et bien coiffé au Congo, pour ne pas se retrouver devant Dieu le ventre vide et « moche ».

Débora est une étudiante congolaise, elle a perdu son amie, Icha, décapitée le dimanche 4 mars.

Icha était une étudiante congolaise, on avait tous trouvé refuge chez Mama Flore, aux plateaux des 15 ans, elle revenait des cours avec ses deux copines… je ne savais pas que le dimanche, les étudiants avaient cours au Congo.

C’est généralement un jour réservé, à la famille, aux visites familiales.

Icha a reçu une mauvaise information sur son portable, lui demandant de se rendre à Ouénzé, elle sera décapitée en route, le chauffeur de taxis également!

Ce matin là, c’est mon dernier dimanche au Congo, et j’ai prévu d’aller faire les courses avec Mama Marie,

Les explosions commencent vers 8h30…

Dans la rue, c’est la panique générale, les gens courent dans tous les sens…

Ma mère me dit que c’est un obus et me demande de la rejoindre à Ouénzé, je suis aux plateaux des 15 ans, j’hésite… Ouénzé ou Ambassade de France au centre ville?

Mama Marie me suggère d’aller aux plateaux dans sa famille, le temps d’en savoir un peu plus… Elle a eu raison et m’a sauvé la vie.

Là, je débarque de Mama Flore, très sympa, qui m’offre l’hospitalité… dehors, des véhicules transportent des cadavres à la morgue, mama Marie m’invite à aller voir et faire des photos… Je n’y arrive pas.

Je reçois 2 sms rassurants sur l’incident, et je transmets l’information autour de moi.

Je reste accrochée à mon téléphone en train d’envoyer des sms à mon responsable de mission au Congo : « il communiquer, informer la population, dire ce qui se passe, indiquer les zones à risques… du fait de la panique, certains comportements peuvent être plus graves que l’incident lui-même! surtout que les rumeurs vont bon train… »

Des questions attendent des réponses :

– Pourquoi mettre un dépôt d’armes à proximité des habitations ?

– Pourquoi n’y a-t-il pas de relais, chefs de zones, de blocs et autres dans le quartier pour informer, communiquer et rassurer la population?

– Qu’en est-il des procédures d’urgence au Congo?

– Pourquoi, ce sont seules les boutiques des sénégalais et mauritaniens qui sont restées permettant aux congolais de s’alimenter ce jour-là et d’acheter des tickets téléphones ?

Même à l’hôtel où je suis avec d’autres sinistrés, c’est mama Marie, une femme du Congo-Kinshaha qui s’occupe de nous jusqu’à 23h…

Le transport est l’une des activités qui reprend le plus vite, heureusement… Mes étudiants veulent aussi travailler, alors je travaille avec eux… jusqu’à mon dernier jour…

L’activité économique et administrative s’est arrêtée, en grande partie…

J’apprends ensuite que les congolais ont pris en charge leur propre communication, en envoyant des sms, photos et vidéos de l’incident via les réseaux sociaux.

Mais certains ont attendu le discours du chef de l’Etat à 20h pour avoir des informations sur la nature de l’incident et le nombre de morts…

Merci à mama Marie et mama Flore, je ne vous oublierai jamais…

Une pensée pour cette étudiante Icha et pour les autres personnes qui ont trouvé la mort ce matin là…

Quelques propositions :

– déplacer les engins dangereux, nocifs, toxiques, loin des habitations et des endroits où il y a une forte concentration de la population…

– former la population aux gestes qui sauvent

– avoir une véritable procédure d’urgence et de communication en cas de crise

– améliorer la communication à destination de la population

En attendant d’élever le niveau d’instruction, le niveau de vie, d’améliorer les conditions de vie et de santé de la population et d’exiger des normes dans la construction des habitats…

Dans l’immédiat, au Congo, vivre reste un impératif…

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