La France a dépensé 7 milliards d’euros en 2010 pour financer l’aide publique au développement avec un taux de chômage important et 7 % de la population vivant en dessus du seuil de pauvreté , une croissance très faible (1 % environ). Dans le même temps, la France n’arrive pas à respecter le pacte de stabilité et de croissance de la zone euro qui impose que la dette ne dépasse pas les 60 % du PIB et le déficit ne dépasse pas les 3 % du PIB. LA France a une dette estimée à 82 % de son PIB et un déficit à 7 %. On peut se demander pourquoi avec de tels indicateurs économétriques, la France trouve la force de consacrer autant d’argent à l’aide publique au développement ?
Les raisons du maintien de cette aide au développement malgré les mauvais résultats économiques sont avancées par plusieurs experts, en partie parce que la France veut conserver ses positions dominantes. L’aide au développement fait donc partie des investissements indispensables auxquels la France ne pourrait renoncer. Comme le rappelait le Professeur Jean-Paul Lafrance au salon de la Sorbonne le mardi 29/11, lors de la remise de prix Cedimes, l’aide étrangère met l’indépendance du pays en danger : « même s’il était possible d’obtenir de l’extérieur assez d’argent pour nos besoins, est-ce vraiment ce que nous voulons. Etre indépendant veut dire compter sur soi ». L’aide au développement n’est jamais gratuite, mais « toujours attaché », en fonction des intérêts ou du moins de la philosophie politico-économique du pays donateur.
En termes de communication, on peut se poser des questions d’une telle annonce par le gouvernement auprès d’une population à qui les médias servent au quotidien des images de crise et des décisions d’austérité auxquelles sont confrontés les pays européens et les Etats-Unis.
Aide au développement : la France soutient 9 projets de développement solidaire au Congo
Pour ces projets retenus dans la période 2011-2013, le ministère français de l’Intérieur, des Collectivités territoriales et de l’Immigration va allouer un montant d’un milliard de FCFA soit 1,5 million d’euros
« Ce financement encouragera les initiatives génératrices de revenus et créatrices d’emploi qui permettent de fixer les populations, notamment celles qui ont été déplacées durant les dernières guerres civiles du pays », indique un communiqué de l’ambassade de France.
L’appui financier apporté dans le cadre des engagements pris le 25 octobre 2007 par les autorités françaises, lors de la signature de l’accord de gestion concerté des flux migratoires, concernera la formation professionnelle supérieure, la création d’entreprises et le soutien au secteur agropastoral.
Le projet du Forum des jeunes entrepreneurs et producteurs pour le développement (FOJEP-D) a été sélectionné parmi ces projets. Intitulé « Vers un développement économique de proximité au service de la préservation de l’environnement », ce projet entend dynamiser le secteur agricole.
La Concertation nationale des organisations paysannes et des producteurs agricoles du Congo (CNOP Congo) s’est vue également honorée par le choix de son projet dénommé « Appui à l’élevage porcin et au maraîchage » qui s’exécutera dans les localités d’Ignié, de Kinkala, de Louingui et à Brazzaville.
Mis en œuvre par le secrétariat exécutif du Conseil national de lutte contre le sida (CNLS), le projet « Appui économique et professionnel des groupes défavorisés en vue de la réduction de la vulnérabilité au VIH/sida en République du Congo », figure parmi ceux qui ont été retenus. Il vise à réduire la vulnérabilité des femmes et des filles face à la pandémie, en portant ses efforts sur la formation et l’insertion professionnelle de 250 mères célibataires porteuses du virus et 100 autres individus identifiés comme appartenant à des catégories vulnérables.
Le projet sur le « Renforcement des capacités humaines et matérielles » de l’École supérieure de technologie du Littoral (EST-Littoral) qui doit permettre la création de laboratoires, la fourniture de matériel informatique et l’appui humain à la formation continue pour les entreprises fait également partie de ceux qui ont été sélectionnés en raison de sa pertinence.
Ont bénéficié également de financements : « Projet d’aménagement des sources d’eau dans les villages du district de Kimba », mis en œuvre par l’Association pour l’insertion socioculturelle des Babi du district de Kimba (AISKK) ; « Accueil d’initiation professionnelle à l’École spéciale » ; « Appui à la paroisse de Saint Kisito pour la réalisation d’une structure associative et sanitaire » ; « Sensibilisation aux risques liés à l’immigration et appui à la réinsertion professionnelle des migrants en République du Congo ». Ils sont réalisés respectivement par l’École spéciale 10 maisons de Brazzaville, l’Ordre de Malte et l’Agence d’aide à la coopération technique et au développement (Acted).
Enfin, signalons le projet « Développement et pérennité de l’Institut supérieur de technologie de l’Afrique centrale au Congo », exécuté par l’Institut de technologie d’Afrique centrale (IST-AC), qui permettra d’assurer l’extension des nouveaux locaux de l’établissement, de développer des ateliers dans le cadre de la formation, mais aussi d’améliorer les conditions de recrutement en son sein.
Le développement solidaire, rappelons-le, vise à soutenir les actions de coopération ou de développement local ainsi que d’autres initiatives économiques et sociales qui concernent les migrants en plaçant ceux-ci au cœur de son action.
Auteur, Nestor N’Gampoula
Sources : Les Dépêches de Brazzaville, novembre 2011, Congo.
